Les Petis Gris

Sympathy for the Devil


"- Si tu vois quelque chose d'étrange, tire.

- tout est si étrange ! Et qu'on craint on ?

- Je ne sais pas ...

- Ah Monsieur nous amène dans des coins glauque, mais ne sais pas le danger.

- Oui je ne sais pas, je n'étais plus là lors de la fermeture du laboratoire.

- Alors pourquoi tu as encore un badge pour ouvrir la porte ?

- C'est sans doute à cause de moi que le laboratoire a été fermé."

Anays éclate de colère.

" - Gotcha !!!! Tu va arrêter de parler par phrase cryptique... Explique ? C'est quoi ce laboratoire ? Ce projet Seven Nine ? Qu'est ce qu'on craint ? Pourquoi est on venu dans ce marécage pour aller dans la clairière de Fembel ? Qu'est ce que je fais dans cette galère ? "

Kalten rentre dans le couloir, et fait signe à Anays de le suivre :

" - Je faisais partie de ce laboratoire dont le but était de mettre au point des Technologies de Réplications par Ovogéne de Logique Littérale.

- Mmh j'aime quand tu expliques...

- Clonage d'intelligence artificiel si tu préfères.

- Si je préfère ? ni l'un, ni l'autre n'existe...

- Ah tu es bien omnisciente, qu'en sais tu ?

- Je le sais parce que je lis beaucoup la presse.

- Ah la presse sait tout. Elle sait ce que fait ton petit frère derrière ton dos, elle sait tout la science. Elle savait que tu allais trouver un mourant dans les bois quand tu allais chercher des champignons l'autre soir. elle savait que tu allais te faire abrutir par l'Église et délivrer par des inconnus.

- Mais l'IA, le clonage sont des sujets tellement." Anays cherchait ses mots. " Tellement, tellement ...

- Panurgement anxiogéne", lui soufflait Kalten

- merci, tellement panurgement anxiogéne. Mais ça veut rien dire, tu te moques de moi !

- Non, non, c'est juste la réalité, ce sont des sujets qui font peur à la populace, alors, quel intérêt d'en parler ? de se faire prendre pour une sorcière ? tu t'es déjà fait brûler ?

- Non." dit violemment Anays.

"- Ça fait mal."

Les deux personnes arrivent, en suivant le couloir, dans une petite salle blanchâtre, teinte renforcée par la lumière blafarde qui tombe du plafond. Un monte charge suit un escalier qui descend. En face se trouve une porte close et un bureau en fer, avec dessus, une feuille de papier et un échéancier posés parallèlement aux bords avec, juste devant, bien droit, un stylo. Comme si le bureau était tenu par un maniaque, qui se serait absenté pour aller aux toilettes. Derrière ce bureau se trouve une chaise, dont l'on peut voir encore le revêtement en cuir rouge parmi les restes de la carcasse fondue jusqu'au sol.

Anays sursauta.

" - Qu'est ce que c'est que cela ?

- le bureau d'admission.

- Non l'état de la chaise !

- Ah ça je ne sais pas."

Anays s'approche du bureau, et lit la dernière marque de l'échéancier : deux avril quarante deux.

" - Quarante deux," fit-elle rêveuse, " Dis donc, tu es bien conservé pour ton âge.

" - Oui il est vrai. Viens nous allons prendre l'escalier, je n'ai pas confiance dans le monte charge."

Il commence a descendre l'escalier.

" - J'étais un jeune thésard, recruté pour mes connaissance en logique spécieuses. Et donc nous travaillions, cela avançait convenablement, les premières réplications croissaient dans leurs cuves. Le laboratoire avait été bâti sur un Kern, et nous avions développé une technologie de contrôle de son flux, Ce Kern devait nous servir de support pour la dernière partie de la réplication. "

Les deux jeunes gens ont descendus un certain nombre d'étages, passant devant des portes amenant l'une à l'administration, une autre aux laboratoires auxiliaires, une autre aux quartiers de vie. Tout le nécessaire à la vie d'un laboratoire en autarcie, comme le dit Kalten à Anays.

Bien plus haut, au niveau des quartiers de vie, une porte s'ouvre ouverte par de longs et fin doigts. Une haute silhouette commence a descendre doucement les escalier, vers le bas, vers les deux jeunes gens, vers le Kern.

" - L'un des grands mystère de ce projet était le Kern, il ressemblait au départ à une pierre blanche en forme de lapin. Une fois modelé par notre système de contrôle, il s'étala en un disque d'environ deux mètres de diamètre dans lequel se déroulaient de perpétuels orages bleu.. Nous avions une petite passerelle qui faisait le tour de ce disque. Et je passais beaucoup de temps à rêvasser en regardant les fluctuations du bleu et du blanc. D'ailleurs tu vas bientôt le voir de tes propres yeux.

- Tu penses que le système sera encore opérationnel ?

- Tout le reste l'est.

- D'ailleurs comme cela se fait ?

- Entre autre mystères, le kern est exoenergétique, il produit de l'énergie que le système de contrôle transforme."

Kalten s'arrête devant la porte qui fait face aux escaliers, et ressort sa carte, et la passe dans un lecteur.

Devant lui, s'ouvre une grande salle, peinte en bleu, avec, de chaque coté, des caissons de verres. Quatre de chaque coté. Au fond, une grande porte avec peint dessus une lettre V a l'endroit, une lettre V à l'envers, le tout barré par une ligne.

Anays s'approche de l'un des caissons. Dedans flotte une jeune femme aux longs cheveux roux et au visage fin et serein, un tuyau part de son nombril, pour se raccorder derrière et sans doute a la machinerie derrière. Son torse pulse doucement sous sa respiration. Ses yeux en amandes sont clos. Elle respire la paix.

" - Ainsi donc voici tes réplications... De jeunes femmes clonées... En léthargie... Depuis une éternité... Quel est ce symbole sur la porte ?

- c'est la signature du diable, une blague de potache du directeur de laboratoire, "dit Kalten en se dirigeant vers la porte.

Anays se dirige vers la dernière cuve, qui est ouverte.

" - Je crois que nous venons d'avoir la raison de l'abandon, il ont dû mener à bien celle réplication, et le résultat leur a échappé," fit elle d'une fois songeuse.

Kalten passe son page dans le lecteur a coté de la porte, elle commence à s'ouvrir, suivant la ligne horizontale de la signature du diable, un pan remontant dans le plafond et l'autre dans le plancher.

" - Ils n'ont pas mené la réplication à terme, je suis sortie toute seule, " fit une voie de soprano depuis l'entrée de la salle.

Anays et Kalten se retournent, et se retrouve devant une grande rouquine au visage fin et aux yeux verts malicieux. Elle commence a s'avancer vers eux.

Instinctivement Anays, prends son pistolet, et tire vers cette femme. Un projectile s'en va en direction de celle ci. La rouquine fait un mouvement de poignée avec la main gauche, et la sphère énergétique s'enroule autour de son bras puis disparaît.

Kalten prends la main d'Anays et la tire en direction de la salle qui vient juste d'apparaître, derrière la porte

C'est une salle circulaire dont les murs sont recouverts d'appareil divers et varié, et au milieu, ceint d'une petite passerelle, se trouve le Kern et ses orages blanc-bleu. Kalten, tirant toujours Anays grimpe quatre à quatre le petit escalier qui même au Kern, et dit d'une voix soufflante :

" - Prépare toi à sauter !"

Et quand la Rouquine arrive sur le pas de la porte, Kalten entraîne Anays dans les profondeurs du Kern.

Un capitaine de vaisseau fait les cents pas sur son pont.

" - Estimation de l'arrivée des Advanced ?"

- Cinq minutes.

- nous allons devoir faire une chandelle, Pilote Alh . Le seul point faible connu de ces vaisseaux pour l'instant, est leur pont supérieur. De face nous allons droit à la catastrophe.

- Capitaine," fit la voix du capitaine Fluie, " Le colonel Isli indique que les troupes épiscopales se replient vers la Forêt.

- Lieutenant Hio, pouvons nous les en empêcher ?

- Négatif

- Capitaine Fluie, dites au colonel Isli, de battre en retard, nous nous retirons du champs de bataille, Il ne sert à rien de se faire pilonner par les Advanced et nous ne pouvons pas assurer un soutien efficace en forêt. Enfin nous avons quand même stoppé l'Église.

- Capitaine, fit le lieutenant Hio, ne craignez vous pas que l'Église ne débarque pas des troupes par les Advanced ?

- Non, ce ne sont pas des troupes au sol qui sont embarqués dans les Advanced. A mon ordre, la formation passera en Raphael Un pour se diriger nord - nord est."

" - Inquisiteur Dupont, ici l'Advanced Philadelphie.

- Ici Dupont.

- Inquisiteur, nos capteurs remarquent qu'une troupe d'une dizaine d'homme se dirige vers la clairière de Fembel.

- Philadelphie, identification de cette troupe ?

- Petit Gris zéro vingt, Scolien zéro quatre vingt.

L'inquisiteur Dupont réfléchit, il lui reste à peu prés cent cinquante homme et légèrement plus de Petits Gris dans les pattes. Le succès de la bataille sera mitigé, et il ne pourra pas conservé Fembel, même si il arrivait à la prendre.

" - Philadelphie couvrez nous, je donne l'ordre a mes hommes de se mettre à couvert dans la forêt. Récupérez les ensuite, je fais prendre quelques hommes pour allez identifier la troupe.

- bien reçu inquisiteur, fin de transmission"

L'inquisiteur bascula son communicateur

" - A toutes les unités, mise à couvert dans la foret en vue d'exfiltration par les Advanced. Vous avez fait un bon boulot les gars, fit il en souriant".

Débottant un architecte d'un coup plein placé, l'inquisiteur Dupont se met en route vers la forêt, suivi par ses hommes.

Un tuyau contre un sabre. Le Gnou ferraille contre une Newbie un poil plus débrouillarde que la moyenne qui s'est munie d'un long tuyau et qui répète sans cesse :

"Nouvelle utilisatrice de Mandrake 9, je suis à la recherche d'un antivirus

gratuit à télé-charger sur Internet. Quelqu'un aurait-il de bons tuyaux ?".

Le combat était dur, elle maniait son tuyau comme un manche, mais cela ne l'empêchait pas de taper comme une brute, et le Gnou feintait, parait, essayer de profiter de la moindre ouverture pour blesser mortellement son adversaire. En un mot, il s'énervait. L'utilisation de technique subtile se heurtait à un mur de mauvaise foi, que venait renforcer son tuyau. Le Gnou aillait devoir sortir son arme fatale.

Il recule d'un pas, prend son élan et saute, comme pour passer derrière. Mais à mi parcours il vire à droite, se réceptionne sur la main gauche, fais une balayette, et désarme la pauvre Newbie. Et avant qu'elle puisse retrouver ses esprits, la voila bâillonnée avec un grand morceau de sparadrap pour qu'elle se taise.

L'emplumé tripatouille avec célérité sa mitrailleuse à charte qui s'est enrayer par le débit. Pendant ce temps, le jeune homme utilise un ook-native pour répondre à une question comment dire:

"Ook ook eeek oook oook eek. Eek eeek! Eek eeek eek oook.

Oook eek. Eek oook, eek ook eek oook, ook eeek eek! Oook oook oook? Eek oook eek

De Nemours assomme le dernier Newbie qui tentait sans gros d'espoir de placer une annonce sur la recherche d'un technicien linux.

C'est la pause des combattants. Pendant quelques instants, le silence règne dans la clairière. Personne ne remarque la petite lumière bleu qui vient d'apparaître vers le milieu de la clairière prés des résurgences des kerns.

Une balle trace, vers son devoir. soudain une lame s'interpose, la balle est dévié. Une vie est sauvé.

" - Tiens, l'Église arme les Newbies maintenant avec de gros calibre ? C'est ça leur nouveau klaxon ?", fit le jeune homme.

Une dizaine d'homme viennent de surgir de la forêt. sur leur uniforme, un arbre. Ils sont armés jusqu'au dents d'OpenServ : les redoutables capillotracteurs scoliens (sic) sont dans la mythique clariére de Fembel.

" - Ils ont une têtes de Scoliens tes Newbies." lui répliqua l'emplumé.

" - Veuillez déposer vos armes, je prends possession de cette clairière au nom des Scoliens, fit l'un des Scoliens aux grades de colonel.

" - Éloignez vous de cette mitrailleuse, vous ! et les autres déposez vos armes."

Et ils déposèrent leur armes.

" - J'ai vu votre combat contre les Newbies: vous êtes de fieffés combattants. Vous nous auriez infligés de lourdes pertes si vous nous aviez combattu."

La lumière bleue se fait de plus en plus grande, elle se rapproche, une voix d'alto se met à raisonner dans la clairière :

" Please allow me to introduce myself

I'm a man of wealth and taste

I've been around for a long, long year

Stole many a man's soul and faith

I was 'round when Jesus Christ

Had his moment of doubt and pain

Made damn sure that Pilate

Washed his hands and sealed his fate

Pleased to meet you

Hope you guess my name

But what's puzzlin' you

Is the nature of my game[1]"

Un vent se lève, un tissage de flux d'air commence a parcourir la clairière. La lumière bleue est dans l'oeil du cyclone. Puis petit à peu, les flux s'écartent des défenseurs de la clairière pour s'entrelacer de plus en plus rapidement autour des Scoliens et des Newbies.

Le vent s'en va, et emporte les armes, toutes les armes, même le tuyau.

" - Je ne crois pas que cela soit nécessaire ici." dit la lumière bleue.

Deux yeux verts gris apparaissent dans la lumière, petit à petit une silhouette se dessine. Des cheveux auburn coiffé à la garçonne apparaissent. Enfin la lumière bleue disparaît et il ne reste que Kalten, qui dit :

" - Alors, messieurs les Scoliens vous emportez vos bisbilles avec les petits gris ici ? C'est vilain. Allez retourner dire a votre chef, que Fembel est et restera toujours libre !"

Et suivant un doigt impérieux, les Scoliens repartirent vers la foret.

Caché derrière un buisson, l'inquisiteur Dupont et ses sbires ne loupent pas une minute de ce spectacle.

" - mmmm Il me fait penser à une jeune andouille que j'avais capturé et qui m'a filé entre les doigts, il y a quelques années, ce jeune homme, et comment est il arrivé ici ? Je surveillais la seule entrée de cette clairière." songea l'inquisiteur Dupont.

Et Kalten, une fois les Scoliens partit se mit à dire

" - Mmmm tu vois Anays, Fembel c'est sympa comme coin, un peu sportif en ce moment, mais sympa"

" - Anays, mais c'est la fille qui avait vu le Scolien", jura l'inquisiteur Dupont

" - Allez, Certifs, on se repli, j'ai des choses à analyser", dit il à ses troupes embusqué dans les buissons.

Kalten se retourne, étonné de ne pas avoir de remarque acerbe d'Anays. Personne. Il se met à courir vers les résurgences:

" -Anays !!!!!"



[1]Rolling Stone, Sympathy for the Devil.